Sénégal
Contexte et actualités
Depuis l’Indépendance, le Sénégal est politiquement stable et considéré comme un modèle de démocratie. Les élections de février 2019 ont vu la réélection du Président sortant Macky Sall. Si le pays a été jusqu’à présent à l’abri de la violence terroriste qui sévit dans toute la région, sa sécurité est pourtant menacée.
Pôle économique majeur en Afrique de l’Ouest, le pays recule pourtant dans l’Indice de Développement humain du PNUD. En 2020, il s’est classé 168e sur 189 pays (164e en 2018). La pauvreté y reste importante surtout dans les zones rurales où de nombreuses communautés n’ont accès ni à l’eau potable ni à un système d’assainissement et ne bénéficient pas d’assistance médicale. L’accès à l’éducation y est également difficile. Environ la moitié des enfants et adolescents grandissent dans des familles qui vivent sous le seuil national de pauvreté (46,7%).
Exposé au changement climatique, le Sénégal fait face à des catastrophes naturelles qui ont pour conséquence une vulnérabilité chronique. En septembre 2020, comme de nombreux pays en Afrique de l’Ouest, il a été frappé de plein fouet par des pluies diluviennes qui ont provoqué d’importantes inondations à Dakar et dans plusieurs localités. Des centaines de milliers de personnes ont tout perdu et des milliers d’hectares de terres cultivables ont été submergés.
En 2020, le Sénégal n’a pas échappé à la pandémie de Covid-19 et à la crise multidimensionnelle (sanitaire, économique, sociale, éducative) qui a suivi l’apparition du virus et la mise en œuvre de strictes mesures de restriction pour enrayer sa propagation. Les conséquences sont dramatiques : baisse considérable du taux de croissance, perte massive d’emplois, augmentation du chômage… La crise plonge les populations les plus vulnérables dans une extrême précarité. Début 2021, le pays fait face à une recrudescence de la pandémie.
La situation des enfants
Le Sénégal a ratifié la Convention sur les droits de l’enfant le 31 juillet 1990.
Peuplé de 16,2 millions d’habitants, le Sénégal est un pays jeune, les 10-24 ans représentant plus de 30% de la population. S’il a réussi à réduire le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans (de 131 sur 1.000 naissances en 2000 à 44 en 2018) et a fait de grands pas en matière de santé infantile, les progrès sont moindres en matière de santé maternelle, néonatale, reproductive et adolescente (78 naissances pour 1.000 adolescentes de 15 à 19 ans). La prévalence des mutilations génitales féminines est très élevée : 24% des 15-49 ans et 14% des moins de 15 ans. (La situation des enfants dans le monde, Unicef, 2019)
Entre 2000 et 2015, le Sénégal a fait des progrès tangibles en matière d’accès à l’éducation. Pour autant d’importants défis demeurent : disparités régionales, qualité de l’enseignement, achèvement des études, égalité d’accès. Si l’entrée à l’école des filles s’est améliorée, leur taux de déscolarisation est important car elles sont souvent contraintes de quitter l’école pour se marier (29% des filles mariées à 18 ans) et/ou travailler, notamment dans le secteur du travail domestique.
Le travail des enfants concerne aujourd’hui encore 23% d’entre eux. Alors qu’en 2013, les autorités avaient mis en place une stratégie nationale de protection de l’enfant, trois ans plus tard elles ont décidé d’apporter une solution à la situation préoccupante des enfants des rues et des enfants talibés contraints de travailler ou de mendier. La politique de retrait des enfants de la rue s’est poursuivie même si les résultats restent mitigés.
SOS Villages d’Enfants au Sénégal
Active depuis 1977, SOS Villages d’Enfants Sénégal accompagne quelque 9.500 enfants, adolescents et adultes (Dakar, Kaolack, Kolda, Louga, Tambacounda et Ziguinchor). A côté de 4 Programmes de Renforcement des Familles (pour 350 familles) et de 4 PACOPE (pour 300 familles), l’association est engagée dans la prise en charge alternative (5 villages d’enfants pour 750 jeunes), l’éducation (5 jardins d’enfants et 5 écoles pour 3.280 élèves), la formation (1 centre de formation professionnelle), la santé (2 centres médicaux) et l’action sociale (projets de réintégration des enfants talibés et des enfants des rues).
Par ailleurs, elle déploie des aides d’urgence face aux catastrophes naturelles comme les inondations saisonnières. En 2018, l’association a été la première organisation caritative à recevoir la reconnaissance du Chef de l’Etat qui lui a accordé son prix « Leadership et bonne gouvernance ».