Chaque année, le 12 juin est dédié à la lutte contre le travail des enfants. Dans de nombreux pays, le travail des enfants reste une triste réalité et, conséquence des crises qui traversent le monde, ils sont toujours plus nombreux à être déscolarisés et à devoir travailler pour aider leurs familles ou pour survivre alors qu’ils se retrouvent seuls
« Justice sociale pour tous, éliminons le travail des enfants ! » est le thème de cette journée de mobilisation de la communauté internationale déterminée à accélérer les efforts et à mettre en place les mesures indispensables pour lutter contre toutes les formes de travail des enfants.
160 millions d’enfants concernés dans le monde
Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’UNICEF publié en 2020, 1 enfant sur 10, de 5 ans et plus, était concerné par le travail des enfants, soit environ 160 millions d’enfants, 63 millions de filles et 97 millions de garçons. Les nombreuses crises mondiales, notamment la pandémie de COVID-19, n’ont fait qu’aggraver la situation.
Impliquée depuis toujours pour garantir aux enfants les plus vulnérables un avenir meilleur, SOS Villages d’Enfants Monde se mobilise pour mettre un terme définitif à toutes les formes de travail et de violence qu’ils subissent.
Comment nos programmes en Afrique de l’Ouest proposent une approche holistique pour la protection de l’enfant et contribuent à garantir aux enfants un accès à une éducation de qualité
A travers ses programmes communautaires (PACOPE-SPE*) au Bénin, en Guinée, au Niger et au Sénégal, SOS Villages d’Enfants Monde s’attelle, avec ses partenaires locaux, à permettre à chaque enfant de disposer de ses droits fondamentaux et de vivre sa vie d’enfant.
Avec une approche holistique, l’objectif de ces programmes est l’amélioration de la situation des familles ainsi que la mise en œuvre de la protection des enfants à tous les niveaux afin de leur permettre de se développer dans un milieu sain et protecteur et de bénéficier d’une scolarité qui les protègera d’une mise au travail précoce.
Suivi au cas par cas des familles les plus vulnérables
Les parents sont les premiers responsables de la prise en charge et de la protection de leurs enfants. Des pratiques parentales adaptées vont permettre à l’enfant de se développer harmonieusement, d’être accompagné dans ses phases d’apprentissage et d’être protégé contre toute forme de violence, y compris le travail des enfants. En accompagnant au quotidien les familles identifiées comme très vulnérables au sein de la communauté, le programme offre une réponse adaptée à chaque situation et un suivi régulier sur plusieurs années. Des familles comme celle de Fatoumata en Guinée ou de Mariama au Niger sont bénéficiaires de ces programmes qui ont aidé ces mères de familles nombreuses à améliorer considérablement et durablement le cadre de vie de leurs enfants.
Sensibilisation à travers les Clubs d’Enfants et les Comités de Protection
Les structures communautaires composées d’enfants et d’adultes favorisent une prise de conscience collective de la protection de l’enfant et de son bien-être et mobilisent des ressources pour aider les enfants vulnérables et leurs familles. Elles sont amenées à organiser régulièrement des activités de sensibilisation en direction des adultes et des enfants. Le Comité de Protection (CPE), constitué de représentants issus de la communauté est un mécanisme de protection au niveau local, dont le rôle est de veiller, prévenir, gérer et agir, principalement pour tout ce qui concerne les cas de VAEN (Violence, Abus, Exploitation et Négligence). Les enfants membres des Clubs d’Enfants (CDE) sont des acteurs à part entière de la protection, grâce à des activités de sensibilisation, ou en revendiquant leurs droits dans des situations concrètes et en participant aux réunions du CPE. Ces clubs, équilibrés en genre, sont de véritables laboratoires de la communauté future, jouant un rôle stratégique pour assurer la durabilité des changements apportés.
Mobilisation des acteurs étatiques
En Afrique de l’Ouest, l’action des structures communautaires de protection de l’enfance est peu reconnue par les acteurs étatiques du système de protection de l’enfance. Par conséquent, les synergies d’actions entre les différents acteurs aux niveaux national, départemental, communal sont insuffisantes. Le programme s’attèle donc à dynamiser la coordination des actions de protection de l’enfant à tous les niveaux dans les quatre pays afin qu’ils assurent leurs responsabilités : suivi, évaluation des actions entre acteurs et accompagnement des initiatives communautaires de prévention et de réponse à la maltraitance des enfants.
Les chiffres concernant le travail des enfants dans nos pays partenaires en Afrique de l’Ouest
Bénin : 25% (24% garçons – 26% filles) DHS 2017-18, UNICEF and ILO calculations
Guinée : 24% (24% garçons – 25% filles) MICS 2016, UNICEF and ILO calculations
Niger : 34% (34% garçons – 35% filles) DHS 2012, UNICEF and ILO calculations
Sénégal : 23% (27% garçons – 19% filles) DHS 2015-16, UNICEF and ILO calculations
*Programme d’Accompagnement des Communautés pour la Protection de l’Enfant et des Systèmes de Protection de l’Enfant