Maurin a 44 ans et vit à La Guajira en Colombie avec son mari, ses deux filles et sa belle-mère. Sa vie, comme celle de nombreux Vénézuéliens, a été marquée par les défis constants que représente la migration pour les familles. Ils sont arrivés en Colombie il y a cinq ans, fuyant la crise économique du Venezuela et espérant un avenir meilleur. Bien que sa vie n’ait pas été facile, Maurin se sent reconnaissante pour l’aide reçue en chemin.
L’un des plus grands défis pour Maurin et pour les familles dans le contexte de la mobilité humaine en général a été de trouver du travail et d’accéder à l’éducation. « Le plus difficile a été de survivre, repartir de zéro et pour le travail par exemple, c’est parfois compliqué parce qu’en tant que Vénézuéliens, nous ne sommes pas pris en compte », explique-t-elle.
À leur arrivée en Colombie, ses filles Luana et Gaby, âgées de 15 et 12 ans, ont dû attendre deux ans pour pouvoir retourner à l’école. Cette attente interminable a particulièrement affecté l’aînée, qui s’est isolée et renfermée. « Cela a été très difficile sur le plan émotionnel. Ma fille aînée restait toujours enfermée, elle n’interagissait avec personne et a développé un caractère très compliqué », se souvient Maurin. Ils ont cherché de l’aide, et Gaby, la plus jeune, a[i] obtenu une place à l’école et a pu reprendre ses études. Mais Luana a dû attendre un peu plus longtemps et sa famille continuer d’espérer résoudre rapidement la situation.
La solution est arrivée grâce à SOS Villages d’Enfants, avec le projet « EDUSOS » qui soutient et guide les familles migrantes à La Guajira afin qu’elles puissent accéder aux services de base, garantir leurs droits et permettre aux enfants et adolescents d’accéder à une éducation non formelle. L’équipe de SOS Villages d’Enfants a pris en charge le cas de Luana et a contacté les autorités compétentes pour que la jeune fille obtienne une place à l’école.
Vous avez été une bénédiction. J’ai tellement prié pour une solution, et l’intervention de SOS Villages d’Enfants a été décisive. Maintenant, ma fille étudie, son attitude a changé, elle interagit avec tout le monde, et elle est très appréciée à l’école. Elle est même classée troisième de sa classe.
Et sa fille n’est pas la seule à avoir vécu un changement positif ; Maurin assure que toute la famille a été impactée par le travail de l’association. Luana et Gaby ont été reçue à l’Espace Amis des Enfants de La Guajira où elles ont appris été orientées dans leur projet, participé à des sessions de sensibilisations sur la santé sexuelle et reproductive, la gestion émotionnelle et le renforcement des liens familiaux. Maurin et son mari ont également participer à ces activités pour apprendre à améliorer la communication, le respect et la tolérance à la maison.
L’impact de ce processus d’apprentissage et de renforcement de la famille a été si significatif que Gaby a été choisie pour représenter le centre de La Guajira lors de la réunion annuelle de participation des jeunes organisée par SOS Villages d’Enfants. « C’est une expérience incroyable ; c’est une autre grande chance, nous en sommes tous très heureux. Ma fille est plus motivée que jamais, impatiente de progresser et d’en apprendre davantage », dit Maurin avec un grand sourire, le cœur empli de fierté en pensant à tout ce que sa fille a accompli.
Pour Maurin, le changement a été radical. « Nous avons tellement appris. Nous, parents, ne savons pas comment gérer certaines situations et le soutien de SOS Villages d’Enfants nous a donné des outils pour nous améliorer. Il y a eu un grand changement dans la relation familiale, et je me sens très reconnaissante. Nous avons partagé et appris beaucoup. Les informations qu’on nous a donné lors des réunions sont mises en pratique à la maison. Parfois, lorsqu’il y a un problème, nous regardons même dans les brochures de SOS Villages d’Enfant ! » confie-t-elle en riant.
Les yeux remplis d’espoir, elle conclut : « Si vous me demandez ce que j’ai aimé dans votre accompagnement : tout, le soutien, les enseignements, la compagnie, les conseils…. SOS Villages d’Enfants a été une bénédiction pour nous. Et je sais qu’avec tout ce que nous avons reçu, mes filles pourront avancer et construire un avenir meilleur. »
*les prénoms ont été modifiés pour des raisons de protection
Photos et récit : © SOS Villages d’Enfants en Colombie