Le 8 septembre est, depuis plus d’un demi-siècle, fixé dans l’agenda de la communauté internationale comme Journée de l’alphabétisation. C’est, en effet, en 1965 que l’Unesco a décidé d’inscrire au calendrier une journée consacrée à cette indispensable alphabétisation qui donne accès à l’éducation et au développement. Elle vient en rappeler « l’importance en tant que facteur de dignité et de droits humains ». Le thème de l’édition 2022 est « transformer les espaces d’apprentissage d’alphabétisation », ceci « avec une approche centrée sur l’apprenant » afin de s’assurer que personne ne soit oublié.
Selon les chiffres de l’Institut de Statistique de l’Unesco, 771 millions de jeunes gens et d’adultes, en majorité des femmes, n’ont toujours pas les compétences de base en lecture et en écriture. Par ailleurs, on compte 244 millions de jeunes de 6 à 18 ans qui ne vont pas à l’école, 40% vivant en Afrique subsaharienne.
S’il y a eu des avancées ces dernières décennies, la pandémie vient pourtant de donner un sérieux coup de frein aux progrès éducatifs, chez les grands comme chez les petits. Elle a mis à jour une fracture numérique et d’importants retards d’apprentissage parmi les plus vulnérables. 31% des étudiants n’ont pas eu accès à un enseignement à distance et 24 millions d’élèves, dont 11 millions de filles, pourraient ne jamais retourner à l’école. Par ailleurs, si l’écart entre filles et garçons s’est sensiblement réduit au fil des ans au niveau de la scolarisation, des différences énormes demeurent, voire ressurgissent, c’est notamment le cas en Afghanistan où depuis le retour des talibans au pouvoir, les filles n’ont plus le droit d’aller à l’école.
Plus généralement, guerres, conflits et autres crises majeures engendrent d’énormes crises éducatives de par le monde privant jeunes et moins jeunes de leur droit fondamental à apprendre. C’est le cas pour des millions de personnes en Ukraine, au Yémen, en Syrie, en République centrafricaine ou encore dans la Corne de l’Afrique.
SOS Villages d’Enfants Monde est pleinement solidaire de cette Journée internationale de l’alphabétisation et s’engage dans moult projets qui vont dans le sens d’une éducation de qualité, inclusive et équitable et d’un apprentissage tout au long de la vie. Nous nous attachons à renforcer l’éducation des plus vulnérables. Actuellement, en République centrafricaine nous poursuivons un ambitieux programme intégré de protection et d’éducation dans des écoles publiques en banlieue de Bangui pour permettre à des milliers d’élèves, affectés par des années de guerre civile, de bénéficier d’une éducation de qualité dans un cadre sécurisé et inclusif.
L’alphabétisation est un droit humain. Elle est aussi un outil majeur d’autonomisation et elle est garante de la paix. Elle nous préoccupe au plus haut point et c’est pourquoi, avec l’éducation, la formation et l’apprentissage tout au long de la vie, elle est au cœur des programmes, souvent innovants, que nous encourageons et que nous soutenons.
Dans une dizaine de jours, un Sommet sur la transformation de l’éducation se tiendra à New York. Il est organisé par le Secrétaire général des Nations Unies en réponse à la crise mondiale de l’éducation.