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Un père célibataire bien résolu à élever ses jeunes enfants !

Publié le 21.04.2022

Vivant dans un quartier pauvre de Nairobi, Antony est un père célibataire qui bataille dur pour pouvoir élever seul ses deux jeunes enfants. Depuis la crise du Covid-19, ses activités de cordonnier ne lui permettent plus de subvenir à leurs besoins. Il a fait une demande pour un programme SOS de renforcement des familles qui lui permettra de leur assurer un cadre de vie plus sain et un bon avenir.

Antony fait de son mieux pour être un bon père pour ses enfants, en répondant à leurs besoins mais aussi en passant du temps avec eux. Il élève seul Wangari*, 3 ans, et Njuguna*, 2 ans, leur mère étant partie quand le plus jeune avait quatre mois. Au début, Antony était effrayé car il ne connaissait rien à l’éducation des petits mais aujourd’hui il donne le bain à ses enfants, lave leurs vêtements, cuisine et s’occupe des tâches ménagères. 

Un quartier pauvre

« Je vis seul avec mes enfants depuis un an et demi », explique ce cordonnier de 45 ans, originaire de Nairobi. « C’est dur mais les choses deviennent plus faciles car les enfants grandissent ». Antony vit à KCC, quartier pauvre de la capitale kényane qui doit son nom à une usine de transformation du lait. Dans le quartier, on trouve immeubles d’habitation, cabanes en tôle et commerces de fortune dont la cordonnerie d’Antony. Bouée de sauvetage depuis quelques années, elle ne lui rapporte hélas plus assez. Ses voisins, principaux clients, font de moins en moins appel à ses services car ils ont eux-mêmes du mal à s’en sortir. « Il m’arrive de rester trois jours, voire une semaine, sans gagner un centime » dit Antony, obligé alors de chercher des emplois occasionnels et de faire garder ses enfants par ses voisins. Il s’en sort à peine et s’inquiète de savoir comment nourrir sa famille. Quand il n’a pas d’argent, il achète à manger à crédit.

Les effets terribles du Covid-19

En février 2020, un mois avant la pandémie, les affaires d’Antony marchaient bien. « Je pouvais remplacer les semelles et vendre des chaussures d’écolier. J’achetais du cuir et des semelles et les exposais au mur comme ceci », se souvient Antony tout en montrant comment il organisait les choses. « Si on avait besoin d’une semelle et de lacets, je les avais en stock ». Sans revenus, Antony a dû vendre ses fournitures. La petite entreprise s’est effondrée. Il ne lui reste plus que son travail de réparation et les chaussures que ses clients n’ont pas récupérées. Antony affirme que la pandémie l’a réduit à néant.

« Je vivais dans une grande maison », dit-il en faisant un geste en direction de son ancienne maison. « Après l’arrivée du Covid, je suis venu ici et j’ai dû vendre le canapé et la cuisinière à gaz que j’avais ». Une ruelle étroite mène à sa cabane en tôles. La pièce unique est sombre et n’a pas de fenêtre. Jusqu’à peu, il partageait le lit avec ses deux enfants mais heureusement un voisin lui a donné un canapé désormais occupé par sa fille. « Je n’ai pas été en mesure de payer le loyer depuis avril 2020 », dit Antony très embêté. « Je dois beaucoup d’argent à mon propriétaire. S’il ne m’a pas expulsé, c’est grâce aux enfants ».

En attente d’un soutien de SOS

La situation est désastreuse mais Antony reste déterminé à élever ses enfants. Et quand ses voisins lui conseillent de placer sa fille et son fils dans un foyer, il leur répond qu’il ne veut pas faire ça. « Je veux élever mes enfants jusqu’à ce qu’ils soient grands. J’aime être avec eux. Nous avons peu à manger mais nous nous contentons de ce qu’il y a ». Dans le quartier, la famille d’Antony est un cas assez exceptionnel car la plupart sont dirigées par des femmes, les hommes abandonnant souvent leurs familles. 

Antony ne veut pas être séparé de ses enfants mais il a besoin d’un soutien pour leur assurer un environnement plus sain et un bon avenir. Le programme de renforcement des familles SOS travaille avec des familles vulnérables comme la sienne pour rétablir leurs moyens de subsistance et donner les moyens aux parents d’offrir à leurs enfants la stabilité dont ils ont besoin. Grâce à un bénévole de la communauté, Antony s’est inscrit pour en bénéficier.

Grandir en toute confiance

« Je veux que mes enfants réussissent dans la vie. Je serais heureux si j’étais capable de leur donner une bonne éducation », dit-il en espérant pouvoir les inscrire vite à l’école. « Dans ce quartier, les enfants qui ne vont pas à l’école deviennent des enfants de la rue et rejoignent des groupes livrés à eux-mêmes. J’ai vu tellement d’enfants souffrir, je ne veux pas que les miens souffrent. J’aime mes enfants et je veux qu’ils grandissent en toute confiance, en sachant que je serai toujours là pour eux ».

*Les noms ont été changés pour protéger la vie privée des enfants.

Photos : Jakob Fuhr

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