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Se relever des décombres – 1 an après les explosions de Beyrouth

Publié le 4.08.2021

Rawan* est une femme au foyer, mère de trois filles, Laila, 16 ans, Farah, 13 ans, et Ilham, 9 ans. Son mari, Imad, travaillait dans l’équipe de sécurité d’une usine. Malheureusement, la vie de cette famille a changé radicalement après l’explosion du port de Beyrouth. 

La famille vit à quelques kilomètres du port. Le 4 août, au moment de l’explosion, Rawan et ses filles étaient à la maison en train de se préparer avec enthousiasme pour la fête de pré-mariage d’un membre de leur famille. Vers 18 heures, elles ont entendu le bruit d’un avion suivi d’une première explosion. Alors que la mère et ses filles se dirigeaient vers l’extérieur de la maison pour s’échapper, la deuxième explosion s’est produite. Une fenêtre de la maison a été soufflée et des éclats de verre ont frappé le visage de Laila. Rawan s’est retournée et a trouvé sa fille aînée étendue sur le sol, inconsciente, couverte de sang, entourée de poussière et de gravats.

« Nous n’étions pas conscients de ce qui s’était passé, comme si nous étions drogués« , a déclaré Rawan.

Quand Imad est rentré chez lui, il a essayé d’emmener Laila dans plusieurs hôpitaux, mais ce fut impossible en raison des destructions massives subies dans tous les hôpitaux de Beyrouth et des nombreux blessés qui arrivaient. Finalement, il réussit à la faire admettre dans un hôpital en dehors de la ville. Jusqu’en avril 2021, plusieurs opérations ont été effectuées sur le visage, l’œil et le nez de Laila, pour retirer le verre sous les points de suture et traiter ses canaux lacrymaux.

En plus de la situation de Laila, Imad a perdu son emploi car l’usine où il travaillait a été détruite dans l’explosion.

Les répercussions émotionnelles ont été énormes pour toute la famille. Pendant longtemps après l’explosion, leur fille Farah n’a pas pu dormir ; elle avait l’habitude de dire à sa famille : « Allez dormir et je vais veiller sur vous. » Ilham, la plus jeune, s’accrochait aux vêtements de sa mère, refusant de la quitter même lorsqu’elle allait dormir. Laila hurle chaque fois qu’elle entend le bruit d’un avion ; elle s’est même évanouie une fois en en entendant un.

L’aide apportée par SOS

Depuis mars 2021, la famille a rejoint le programme d’intervention d’urgence de SOS Villages d’Enfants Liban. Depuis, elle reçoit une aide pour couvrir le loyer de son logement et les produits de première nécessité, les frais médicaux de Laila ainsi qu’un soutien psychologique.

« Grâce à l’aide du programme d’intervention d’urgence, j’ai pu payer le loyer et les autres dépenses de Laila. En outre, les séances de psychologie ont permis de remonter le moral et l’esprit de toutes mes filles, en particulier de Laila », explique Rawan.

Laila aime jouer au football, et elle attend d’être inscrite dans l’équipe d’une ONG. « J’aimerais devenir entraîneur de football professionnel », dit-elle.

« Mes espoirs pour mes filles sont que la situation se règle pacifiquement au Liban, que nous puissions leur donner une bonne éducation et que Laila compense son année scolaire perdue », dit Rawan. « J’espère que mes enfants pourront réaliser leurs rêves dans ce pays », ajoute-t-elle. 

La vie n’est rien sans espoir. Cette famille s’accroche à cet adage. SOS Villages d’Enfants travaille avec Imad à la création d’une nouvelle entreprise pour l’aider à subvenir aux besoins de sa famille et à devenir autonome.

© photo : Ali Mahmoud Itani
*Les noms ont été modifiés pour protéger la vie privée de la famille.

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