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Notre programme de protection de l’enfant en Ouzbékistan

Publié le 25.03.2022

1 région, 300 familles, 825 enfants, adolescents et jeunes, 50 spécialistes d’organismes avec mandat en protection de l’enfance

2022 coïncide avec le démarrage d’un nouveau programme de renforcement du système de protection de l’enfant en Ouzbékistan, inscrit dans notre 4e Accord-Cadre (2022-2026) signé le 2 février 2022 avec le Ministère luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes. Quelque 1.175 personnes parmi lesquelles 750 enfants et adolescents, 75 jeunes de 15 à 24 ans sont les bénéficiaires directs de ce programme qui prolonge le précédent tout en prenant en considération les dures réalités engendrées par la pandémie de Covid-19. Il se développe dans la région de Khorezm, à Urgench et dans quatre districts. Il entend renforcer les actions entreprises avec les partenaires de la protection de l’enfance, améliorer le bien-être des enfants, adolescents et jeunes et accompagner ces derniers sur le chemin de l’emploi alors que leur situation s’est encore précarisée avec la crise.

Poursuite du programme

Le programme se développera dans la prolongation du précédent (Accord-Cadre III, 2017-2021) qui a eu des résultats satisfaisants. Fin 2020, la majorité des familles bénéficiaires sont parvenues à l’autonomie. Elles sont désormais capables de couvrir les besoins de leurs enfants et de leur offrir une vraie prise en charge parentale. Par ailleurs, le nouveau programme tiendra compte des améliorations apportées par SOS Villages d’Enfants Ouzbékistan dans ses services de prise en charge de remplacement, notamment en ce qui concerne les questions de genre. Enfin, il bénéficiera du développement des mécanismes de protection visant à réduire le nombre d’enfants placés en institutions. Si les synergies d’action entre les acteurs du système de protection de l’enfant sont assez bien développées, pour autant l’application des standards internationaux en la matière n’est pas encore une réalité. Jusqu’à peu, le placement des enfants en institutions était courant. D’où le besoin d’un travail d’accompagnement des autorités de tutelle pour décider de la meilleure option de prise en charge pour les enfants (« gatekeeping »). Fin 2020, SOS Villages d’Enfants Ouzbékistan, partenaire local du programme, a obtenu le statut de partenaire stratégique de l’Etat en matière de désinstitutionalisation et de réforme du système national de protection de l’enfance. Son expertise technique est reconnue par les autorités et institutions de la région qui soutiennent ses activités. A noter que, pour l’heure, le modèle innovant SOS de prise en charge de remplacement est la seule alternative de qualité pour les enfants privés de prise en charge parentale.

Objectifs et stratégie

Le programme, qui s’attache aux droits des enfants, adolescents et jeunes, entend mobiliser à leurs côtés, familles, communautés, acteurs de la société civile, acteurs étatiques et pouvoirs publics pour que tous œuvrent ensemble en faveur de leurs droits. En renforçant la résilience des familles et en travaillant étroitement avec tous les acteurs impliqués en protection de l’enfance, l’objectif est de favoriser l’accès des enfants vulnérables aux services sociaux, de les protéger contre la violence, de garantir leurs besoins essentiels et d’améliorer leur bien-être. Il s’agit aussi de renforcer l’accès à la formation professionnelle et l’employabilité des 15-24 ans dont la situation s’est aggravée avec la pandémie. En Ouzbékistan, l’approche communautaire se concrétise à travers la mise en place de structures reconnues de la société civile, qu’il s’agisse d’associations, de centres sociaux ou de Mahallas, structures d’auto-gouvernance communautaires habilitées à distribuer les aides sociales de l’Etat et à organiser dans les quartiers le soutien aux familles et enfants.

28 adolescents ont visité l’usine de construction de voitures UzAuto Motors en février 2020
© SOS Villages d’Enfants Ouzbékistan

Des conditions de vie difficiles

L’Ouzbékistan, un des pays les plus densément peuplés d’Asie centrale, compte plus de 34,6 millions d’habitants. En 2020, il était classé 106e sur 189 pays dans l’Indice de Développement Humain du PNUD. Suite à des réformes sociales et économiques engagées en 2016, le pays a connu une bonne croissance économique mais qui ne s’est pas traduite par une réduction rapide de la pauvreté, toujours importante en zones rurales. Une situation difficile qui affecte les conditions de vie des enfants (33% de la population a moins de 18 ans). D’après une analyse de l’Unicef (11/2020), malgré des avancées notables (travail des enfants réduit, préscolarisation accrue) trop peu est encore fait pour les enfants les plus pauvres et les enfants handicapés qui ont peu d’accès aux services sociaux. En 2010, 69 % des enfants placés en institution étaient handicapés, 84 % en 2016. Les jeunes (24% de la population a 18-30 ans) et les femmes sont les plus touchés par le chômage et les bas salaires. La crise du Covid-19, qui a entraîné une diminution de l’emploi et des revenus, a aggravé les vulnérabilités financières et sociales. En août 2020, on estimait à 20% le taux de chômage des jeunes.

Dans une région menacée

La région de Khorezm subit d’importantes dégradations environnementales et leurs répercussions socio-économiques, comme en témoigne la disparition de la mer d’Aral. Les impacts écologiques liés à son assèchement ont accru la vulnérabilité de la population locale (pauvreté, problèmes de santé) et détérioré l’agriculture, plus important secteur de l’économie de cette région où plus de 70% de la population vit en zone rurale. Les plus vulnérables y ont une grande difficulté d’accès à l’emploi et à des revenus réguliers. De nombreux pères de famille quittent femme et enfants et migrent en Russie pour gagner leur vie. Dans la région, environ 60.000 enfants sont considérés comme socialement vulnérables. Côté éducation, fin 2019, seuls 37,6% des 3-6 ans fréquentaient régulièrement un établissement préscolaire, 12 % des 25-30 ans avaient terminé leurs études supérieures et 10 % des jeunes avaient accédé à l’enseignement supérieur.

1.175 bénéficiaires directs

Quelque 1.175 personnes devraient directement bénéficier du programme parmi lesquelles au moins 750 enfants et adolescents (dont une soixantaine d’enfants privés de prise en charge parentale), 75 jeunes de 15 à 24 ans (dont la moitié de filles), 300 familles (400 parents et tuteurs) et 50 spécialistes d’organismes statutaires ayant des mandats de protection de l’enfance et d’assistance familiale. Indirectement, c’est l’ensemble des communautés d’intervention, soit au moins 4.500 familles vulnérables et 9.000 enfants, adolescents et jeunes, qui bénéficieront à long terme de ces programmes de développement qui tissent des liens étroits avec les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.

Une ville, quatre districts

Le programme se déploie dans la région de Khorezm, au nord-ouest du pays, plus spécifiquement dans la ville d’Urgench et dans quatre districts de la région: Gurlen et Qushqupir (districts ruraux), Shavat et Urgench. Il se déploie dans 15 nouveaux Mahallas pilotes. Active dans le pays depuis 1997, SOS Villages d’Enfants Ouzbékistan est présente dans les localités d’intervention du programme depuis 2010.

© Photos : SOS Villages d’Enfants Ouzbékistan

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