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Mozambique : Maria veut croire en un futur meilleur !

Publié le 13.03.2020

Maria est impatiente de pouvoir être de nouveau active, un an après le passage du cyclone Idai qui a dévasté sa vie. Cette veuve de 58 ans qui vit à Beira a perdu une petite-fille et de nombreux autres membres de sa famille dans les inondations causées par le puissant cyclone. Elle a également perdu son seul gagne-pain, une petite épicerie et les récoltes de sa rizière. Aujourd’hui encore, elle a du mal à se relever.

Maria était chez elle avec ses quatre enfants et ses huit petits-enfants et se souvient très bien de l’avertissement lancé à la radio trois jours avant la catastrophe. « Je ne savais pas à quoi m’attendre. Nous avons préparé de la nourriture, stocké de l’eau potable et patienté ».

Pire catastrophe à frapper l’Afrique australe en près de deux décennies, le cyclone Idai a balayé Beira avec des vents violents et des pluies torrentielles, dévastant tout dans son sillage. Il a endommagé plus de 90% des bâtiments de la ville et, si la maison de Maria a résisté, en revanche les crues ont emporté son épicerie et la nouvelle maison dans laquelle elle allait emménager.

Sa petite-fille de 10 mois qu’elle tenait dans les bras saignait par le nez et par la bouche. Or il était impossible de se rendre à l’hôpital, tout étant inondé. « Nous pensions que si nous allumions un feu pour garder le bébé au chaud, cela l’aiderait, mais cela n’a servi à rien ». La petite-fille est morte un peu plus tard dans la nuit. La famille était sous le choc d’autant plus que « dans notre culture, si une jumelle meurt, la famille ne pleure pas. Nous croyons que cela peut conduire à la mort de l’autre enfant », dit Maria tout en essayant d’être forte. « Nous l’avons enterrée et avons essayé de faire notre deuil ».

Samaria Antonio, travailleuse sociale auprès de SOS Mozambique, a rendu visite à Maria et à sa famille peu après le retrait des eaux. « Pendant les premiers jours, la famille s’est sentie coupable et responsable de la mort de la petite. Si elle n’avait pas été prise en charge, cela aurait pu entraîner une rupture familiale car chacun commençait à pointer l’autre du doigt, se reprochant mutuellement d’avoir allumé le feu trop tard », explique Samaria qui fait partie d’une équipe qui aide les familles à faire face aux traumatismes.

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Maria a aussi perdu ses beaux-frères qui vivaient à 80km de là. Ils avaient essayé de s’accrocher aux branches des arbres mais se sont noyés. Leurs enfants ont maintenant besoin du soutien de la famille. Maria a l’intention d’accueillir trois enfants mais n’a pas les moyens de subvenir à leurs besoins.

Après la catastrophe, Maria a pu nourrir sa famille grâce aux aliments distribués chaque mois par SOS Mozambique qui aide 200 familles à retrouver leurs moyens de subsistance, explique Robert Tabana, coordonnateur du programme SOS d’aide d’urgence. « Si Maria veut relancer son épicerie, nous lui fournirons des articles qui s’écoulent rapidement. Si elle décide de reprendre la riziculture, nous lui fournirons les semences et les outils dont elle a besoin. Nous identifions les capacités des familles pour pouvoir les aider à être plus résilientes ».

Pour Maria, ce soutien est indispensable. Elle veut réapprovisionner son magasin avec du savon, de l’huile de cuisson, de la poudre à laver, des biscuits, des arachides et des bonbons qu’elle fabrique à partir de sucre et de noix de coco. Elle aimerait aussi l’agrandir. 

Maria a également besoin d’un soutien en santé mentale sinon elle n’arrivera pas à s’occuper de ses enfants, explique Samaria : « Je ferai un suivi et travaillerai davantage avec elle jusqu’à ce qu’elle aille mieux. Car même si elle peut paraître bien de l’extérieur, elle est encore dans une profonde douleur. La guérison est un long processus ». « Nous devons reprendre le contrôle de nos vies après l’expérience douloureuse d’Idai, j’attends avec impatience un avenir meilleur », conclut Maria.

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