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Lutter contre les mutilations génitales féminines

Publié le 6.02.2022

Ce 6 février, l’on célèbre la 10ème Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. Si des progrès ont été faits à l’échelle mondiale pour tenter de stopper cette pratique cruelle et néfaste, il reste encore du chemin à faire pour y mettre un terme définitif. Elle reste présente dans de trop nombreux pays et régions. SOS Villages d’Enfants est engagée dans cette lutte pour rendre la dignité aux filles et aux femmes et faire respecter leurs droits. A travers notamment ses programmes communautaires pour la protection de l’enfant en Afrique de l’Ouest, SOS Villages d’Enfants Monde soutient ce mouvement et accompagne les acteurs concernés, en premier lieu les filles et les femmes, dans leur combat.

jeune fille regardant à la fenetre

Eliminer cette intolérable pratique d’ici 2030

C’est en 2012 que l’Assemblée Générale des Nations Unies a fixé au 6 février cette journée. En 2022, le thème retenu est « accélérer l’investissement pour éliminer les mutilations génitales féminines ». L’ONU intensifie ses efforts en vue d’éliminer totalement cette pratique d’ici 2030, réalisant par là-même l’Objectif de Développement Durable 5.3. « Si des progrès ont été faits en trente ans, avec un tiers de filles en moins soumises à ces pratiques néfastes, leur rythme doit être dix fois plus rapide si l’on veut atteindre zéro mutilation génitale féminine en 2030 » précise le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) qui, depuis 2008, développe un programme avec l’UNICEF. Pour autant, en raison du Covid-19, l’UNFPA estime qu’au cours des dix années à venir quelque deux millions de cas supplémentaires risquent d’être enregistrés alors qu’ils auraient pu être évités.

Des chiffres vertigineux

Selon l’ONU, plus de 200 millions de femmes et jeunes filles ont subi des mutilations génitales et au moins 4 millions de jeunes filles dont une grande majorité en Afrique sont, chaque année, exposées à cette violence extrême. Une trentaine de pays perpétuerait ces pratiques. « Les mutilations génitales féminines, dont les séquelles sont profondes et irréversibles, constituent une forme odieuse de violation des droits humains des femmes et des filles partout dans le monde. (…) Nous devons mettre un terme à cette manifestation flagrante de l’inégalité. Nous devons investir de toute urgence et prendre rapidement des mesures… » comme le rappelle le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Source : excisionparlonsen.org

Des bénéficiaires de programmes SOS participent au 3e Sommet des filles africaines

En novembre 2021, des jeunes filles bénéficiaires de programmes de SOS Villages d’Enfants en Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Sierra Leone) se sont retrouvées à Niamey au Niger à l’occasion du 3e Sommet des filles africaines organisé par l’Union Africaine. Il s’agissait de faire entendre leurs voix et leurs recommandations aux dirigeants africains afin d’accélérer l’élimination des pratiques néfastes contre les filles en Afrique, qu’il s’agisse des mutilations génitales féminines, du mariage précoce ou de la violence sexiste. Sous l’égide de Joining Forces, elles y ont présenté un manifeste, “Leaders Act Now, Our Lives Are at Risk”. Alimata, 25 ans, originaire de Côte d’Ivoire, témoignait : « Le Sommet des filles africaines a été l’occasion pour nous d’interagir avec des jeunes et des experts et de faire des recommandations pour l’abandon de ces pratiques néfastes dont j’ai personnellement constaté les impacts désastreux et traumatisants sur les victimes ».

Des témoignages poignants

De son côté, la jeune Fati, 20 ans, originaire du Niger, victime de mutilations génitales et du mariage précoce, a partagé son histoire avant de conclure : « Grâce à SOS Villages d’Enfants, j’ai pu retrouver la santé et l’autonomie. Je suis dans un centre de formation où j’apprends. De plus, j’ai pu obtenir une aide financière pour acheter du bétail afin de couvrir mes dépenses et mes besoins médicaux ». Elle ajoute : « Je suis heureuse de participer à ce Sommet. Nous devons partager davantage ces histoires de pratiques néfastes car au-delà des chiffres, il y a des filles traumatisées, silencieuses, blessées. Il s’agit de sauver des vies ». Retrouvez ces témoignages et les grandes lignes du Sommet dans deux articles parus sur le site de SOS Children’s Villages International : « Eradicate harmful practices violating rights of women and girls » et « Young women at the African Girl’s Summit call for the elimination of harmful practices ».

Accompagner les jeunes filles via nos programmes communautaires

Dans nos programmes PACOPE en Afrique de l’Ouest, qui continuent à se développer au Bénin, en Guinée, au Niger et au Sénégal, un point d’honneur est mis à accompagner les jeunes filles dans la revendication de leurs droits et de leur autodétermination, sur le chemin de l’autonomie, dans la lutte contre toutes les pratiques néfastes et toutes les formes de violences auxquelles elles sont exposées, pour le renforcement de leurs voix dans l’espace public sur un pied d’égalité avec les garçons.

Photos : Lars Just – SOS Villages d’Enfants RCA – SOS Villages d’Enfants Guinée – SOS Villages d’Enfants Sénégal

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