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L‘état de santé des enfants et l’Agenda 2030

Publié le 19.03.2020

A l’heure où l’humanité doit faire face à une nouvelle pandémie mondiale et à une crise sanitaire, prenons un moment de recul et rappelons-nous des succès au niveau de la santé et du bien-être mondial atteints au cours de ces dernières années. En 2015, les Nations-Unies adoptent l’Agenda 2030, 17 Objectifs de Développement Durables (ODD) qu’ils souhaitent atteindre jusqu’en 2030. Ce programme ambitieux cible les trois dimensions du développement durable : le développement social, économique et écologique, interdépendants et intrinsèquement liées.

Alors que les objectifs restent loin d’être atteints, un certain nombre de progrès ont été réalisés notamment au niveau de la santé et du bien-être des enfants, visés par l’ODD 3.

Les cinq premières années de la vie d’un enfant sont les plus vulnérables en termes de santé et de risque de décès. Les complications se présentent dès la naissance : le manque de prise en charge augmente le risque de décès infantile lors de l’accouchement, mais également le risque de décès de la mère. En 2015, on estime que 303 000 femmes sont décédées suite à des complications lors de l’accouchement, dont deux tiers en Afrique sub-saharienne.

Néanmoins, en 2018, 81% des naissances ont été assistées par une sage-femme, contre seulement 69% en 2012. Notons ici également que l’Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée avec seulement 59% d’assistance qualifiée.

Le manque d’immunisation figure parmi les causes principales de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans. La vaccination est donc une précaution essentielle pour empêcher qu’une maladie devienne fatale. 116,2 millions d’enfants ont été immunisés en 2017, un chiffre jamais atteint auparavant. La vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche est passée de 72% en 2000 à 85% en 2015. Néanmoins la progression a stagné depuis. La vaccination contre la rougeole nécessite deux doses afin d’être efficace et est passée de 59% en 2015 à 67% en 2017.

Au niveau des principales maladies infectieuses, le phénomène est le même : nous constatons une nette progression mais bien trop lente pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. De plus, une région reste touchée avant tout : l‘Afrique subsaharienne. Alors que parmi les adultes, les infections au VIH ont vu une réduction de 22% entre 2010 et 2017, la réduction fut de 37% parmi les enfants de moins de 14 ans. Les infections à la tuberculose, tout âge confondu, passent de 170 cas par 100 milles en 2000 à 134 cas par 100 milles en 2017, mais la progression stagne depuis et a enregistré le plus de décès parmi les maladies infectieuses en 2017. De même pour le paludisme : alors que les infections ont été réduites de 18% entre 2010 et 2015, les progrès ont stagné depuis.

Depuis le développement du vaccin contre l’hépatite B, les infections des enfants en dessous de 5 ans ont considérablement baissé, passant de 4,7% infections avant la découverte du vaccin à 0,8% en 2017.

Tous ces progrès ont contribué à diminuer la mortalité des moins de 5 ans de 9,8 millions d’enfants en 2000 à 5,4 millions en 2017. Ce chiffre reste néanmoins encore bien trop élevé et de nombreux défis restent à être surmontés.

Les statistiques de l’Agenda 2030 nous montrent que la progression est une question de mobilisation et de volonté. A ce moment précis, tous les yeux sont tournés vers le CoVid-19 qui nous concerne tous. Le moment est critique et nos capacités d’intervention limitées. Alors que le virus commence à se propager en Afrique, qui risque devenir le nouvel épicentre de cette crise, rappelons-nous de l’importance de la coopération internationale afin de permettre aux pays les moins développés à faire face non seulement aux crises sanitaires de longue date mais également à répondre à ces imprévus. Près de 40% des pays du monde entier avaient, entre 2013 et 2018, 10 médecins pour 10000 personnes. 55% des pays moins de 40 infirmières respectivement de sages-femmes.

L’accès aux soins à travers la mise à disposition d’infrastructures, de personnel qualifié, d’équipement et de médication dans les régions les plus vulnérables fait partie des solutions évidentes afin de progresser davantage au niveau des objectifs de développements durables, mais également de prévenir des scénarios catastrophes en temps de pandémie. La fédération de SOS Villages d’Enfants finance en ce moment 59 centres médicaux à travers le monde et espère pouvoir rester un acteur important afin d’améliorer la santé des enfants les plus vulnérables.

N’oublions d’ailleurs pas la préservation de l’environnement comme facteur clef pour la santé et le bien-être. Tout comme la pollution des airs reste fortement liée aux maladies cardio-vasculaires et respiratoires, la contamination des eaux reste une des causes principales de diarrhée auprès des enfants de moins de 5 ans qui peut s’avérer fatale. Sans aborder le problème de la nutrition visé par l’ODD 2, notons néanmoins les impacts nocifs qu’ont les chocs climatiques, la pollution des eaux, de l’air et des sols ainsi que la perte de la biodiversité sur les perspectives nutritionnelles d’une partie considérable de la population mondiale.

La pandémie à laquelle nous faisons face nous rappelle une fois de plus l’importance de la solidarité humaine. Ainsi, chaque individu porte une responsabilité et doit participer à l’effort collectif pour vaincre les défis contemporains peu importe qu’ils s’inscrivent dans la courte ou dans la longue durée.

Restons conscients, restons prudents, restons solidaires.

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