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« Je ne peux que rester calme et espérer que cela passera »

Publié le 10.04.2020

Comme partout dans le monde, le Pérou n’échappe pas à l’épidémie de Covid-19. Dès le 15 mars, le pays a décrété l’état d’urgence et mis en place des mesures de précaution (confinement, fermeture des frontières et couvre-feu) qui se durcissent au fil des semaines en raison de la propagation du virus. Le 9 avril, le pays comptait plus de 4300 cas positifs et 120 morts.

Présente dans le pays depuis 1975, SOS Villages d’Enfants Pérou y vient en aide à des milliers de familles. Celle d’Amanda reçoit le soutien du programme de renforcement des familles de Juliaca. A l’heure de la crise sanitaire et du confinement, Amanda nous raconte son quotidien.

« Aujourd’hui, je suis allée au centre-ville pour acheter à manger. Les transports en commun sont devenus trop chers. Cela m’a pris environ cinq heures car j’ai dû m’arrêter plusieurs fois pour me reposer. Mais le plus dur a été de tout porter.

Mon mari est resté à la maison avec les enfants, Micaela, 12 ans, et Edu, 5 ans. Ensemble, ils ont nettoyé le puits. Je pense que les enfants vont bien et ils ne semblent pas inquiets. Ils sont heureux d’aider à la maison. Chaque jour, je les fais lire tous les deux afin qu’ils restent à niveau. En mars, Micaela devait commencer la septième année et Edu la première.

Mon mari conduit un tuk-tuk et je vais habituellement à la ferme de ma mère où nous avons un cochon. Je travaille avec elle dans les champs. Cela nous aidait à nous en sortir mais maintenant je ne peux plus y aller, à pied il me faudrait toute une journée. J’ai pu acheter à manger avec la subvention de 100 euros que nous avons reçue du gouvernement en réponse à la crise actuelle. Cela nous aide mais c’est un peu juste. Nous devons rembourser le prêt bancaire pour le tuk-tuk.

La semaine dernière, avec d’autres mères du centre communautaire SOS nous avons collecté de la nourriture pour des familles qui luttent au quotidien pour pouvoir manger. Par ailleurs, le chef de la communauté fait le tour des familles qui ont besoin d’aide et qui n’ont pas reçu la subvention. 

Je crains que nous attrapions le virus, c’est pourquoi nous quittons le moins possible la maison. Cela devient difficile surtout parce que nous sommes habitués à sortir et à nous déplacer. Je m’inquiète aussi pour l’argent mais je ne peux que rester calme et espérer que cela passera.

Ce soir, je sais que je vais bien dormir avec toute cette marche ».


* Les noms des enfants ont été modifiés pour des raisons de protection.

© Photo : Alejandra Kaiser

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