Active depuis 1975, SOS Villages d’Enfants Grèce intervient depuis 2015 pour venir en aide aux enfants réfugiés et à leurs familles comme le jeune Ferhard et sa mère, originaires d’Irak. Après un long périple, ils sont arrivés en Grèce fin 2018. A côté des cours et du soutien scolaire dont bénéficie Ferhard, sa mère a été aidée dans sa recherche de services de santé. Tous les mois, la famille reçoit de la nourriture et d’autres produits essentiels. Ferhard partage aujourd’hui avec nous son quotidien et ses rêves.
« Je m’appelle Ferhard, ça veut dire « courageux », j’ai 12 ans. Mon pays natal, c’est l’Irak, il est loin, j’y vivais avec ma famille. Je ne sais pas si je suis vraiment courageux mais j’ai déjà affronté beaucoup de choses. J’ai perdu mon père très jeune, alors je suis resté avec ma mère. J’avais 9 ans quand je suis arrivé en Grèce, à Thessalonique, en 2018.
Nous ne connaissions personne, tout était si nouveau et si effrayant pour nous. Je me sentais seul et j’étais perdu. Au début de 2019, l’organisation qui nous aidait nous a informés de l’existence du centre éducatif de SOS Villages d’Enfants où les enfants réfugiés comme moi reçoivent un soutien éducatif, apprennent de nouvelles choses et se font aussi des amis. C’était la première fois de ma vie que j’allais en classe car j’étais trop jeune quand je vivais dans mon pays. J’étais impatient et heureux ! C’était comme un rêve qui devenait réalité.
Quand j’ai commencé à aller au Centre SOS, je ne parlais que quelques mots de grec et ça me gênait. Mes professeurs étaient très gentils, dès le premier jour, ils m’ont aidé à mieux apprendre. Je n’ai jamais raté un cours et je demandais même à avoir des leçons en plus le week-end, j’avais tellement envie de revoir mes camarades et d’étudier. Je vais au Centre SOS depuis plus de deux ans, je ne compte plus le nombre d’amis que je m’y suis fait et combien de choses j’y ai apprises.
Quand je pense à ce que j’ai appris, je trouve que le grec est une langue facile si tu l’aimes. Je ne suis pas très bon en maths mais j’aime vraiment faire les exercices en grec, en anglais et en allemand, j’aime aussi les ordinateurs et j’aime participer à des activités artistiques et manuelles.
Mes professeurs ne m’ont pas seulement aidé pour mes notes. Ils m’ont aussi aidé quand ma mère a eu des problèmes de santé et quand elle a été très triste et très seule après le décès de ma grand-mère. J’étais seul à m’occuper d’elle en même temps que j’allais à l’école et que je suivais mes cours au Centre SOS. Mais on a réussi à s’en sortir !
Mon plus grand rêve, c’est de devenir enseignant et d’aider d’autres enfants à apprendre et à croire en eux-mêmes ! Mes éducateurs au Centre d’éducation SOS sont mes modèles parce qu’ils ont cru en moi, ils m’ont soutenu et ils m’ont aidé à rêver de nouveau ».
Photos : Giorgos Moutafi