Face aux crises majeures (conflits, déplacements, épisodes de sécheresse, insécurité alimentaire…) auxquelles les populations d’Ethiopie sont régulièrement confrontées, notre association sœur SOS Villages d’Enfants en Ethiopie et son partenaire local, Gayo Pastoral Development Initiative, ont mis en place une intervention d’urgence, appuyée par notre association avec le soutien du Ministère luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes. Elle a démarré à l’été 2023 à Borena dans la région d’Oromia au sud du pays.
L’objectif est de répondre aux besoins sanitaires et nutritionnels des communautés pastorales dont bon nombre ont perdu leurs moyens de subsistance en raison de la sécheresse extrême, renforcer les capacités des services de santé, proposer un service mobile en zone rurale, appuyer les moyens de subsistance des ménages et réduire les violences auxquelles sont exposées les femmes déplacées. Le projet se déploie en 3 volets : santé et nutrition, protection, moyens de subsistance et sécurité alimentaire.
Près de 30.500 bénéficiaires
Dans le woreda (district) de Yabello, des enfants de moins de 5 ans atteints de malnutrition aiguë, des femmes enceintes ou qui allaitent, 150 ménages avec enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère et 285 fonctionnaires et travailleurs communautaires sont concernés par le projet. Depuis l’été 2023, il a déjà touché plus de 29.600 personnes (sur les 30.500 ciblés) dont 17.400 femmes. Alors que les deux premières phases ont permis de renforcer les capacités du centre de santé de Yabello pour qu’il puisse mieux gérer l’urgence de santé publique tout en répondant aux besoins vitaux, la troisième se concentre sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance en misant sur des cultures nutritives et sur l’élevage.
Santé et nutrition
A travers le volet santé, au centre de santé de Yabello, des formations ont été dispensées pour améliorer la gestion des vaccinations et la prise en charge de maladies (choléra, rougeole) mais aussi assurer un soutien logistique. Près de 11.000 enfants ont été vaccinés, 1.400 femmes ont bénéficié de soins prénatals et 2.100 enfants ont reçu vitamines et vermifuges.
Quant au volet nutrition, il a permis aux femmes enceintes, aux enfants et aux personnes âgées d’accéder à des services améliorés. A cet effet, 32 agents de santé communautaires ont été formés à la gestion de la malnutrition aiguë et 15 professionnels de santé ont été recrutés pour dispenser des soins en nutrition maternelle et infantile. Par ailleurs, des cliniques mobiles ont été mises en place pour offrir des services dans des zones reculées. Au final, quelque 7.700 enfants de moins de 5 ans, 1.750 femmes enceintes ou qui allaitent et 910 personnes âgées ont pu être examinés.
Protection des femmes
Grâce au volet protection, à l’hôpital de Yabello, une trentaine de soignants de victimes de violences basées sur le genre ont été accompagnés, une trentaine de partenaires et d’employés à la prévention du harcèlement, de l’exploitation et des abus sexuels (PSHEA) ont été formés, 300 femmes ont été sensibilisées sur ces questions. Enfin, le 8 mars, Journée internationale des femmes, 280 personnes ont été sensibilisées.
Sécurité alimentaire et moyens de subsistance
Ce volet, en cours, entend consolider les premières phases en introduisant des cultures plus nutritives (arbres moringa/légumes, haricots mungo, légumes vert et carottes), l’apiculture et l’élevage de chèvres. Pour l’heure, 600 chèvres et des médicaments pour qu’elles restent en bonne santé ont été distribués à 150 ménages (quelque 950 bénéficiaires dont plus de la moitié de femmes). Par ailleurs, alors que l’apiculture joue un rôle important dans l’agriculture durable et que le miel est un produit nutritionnel précieux, 150 ruches de transition (et matériel) avec transfert de colonies d’abeilles ont été distribuées. Enfin, 150 arbres moringa, « arbre de vie », ont été plantés et des semences (15.000 graines de carottes, 60.000 de légumes verts, 750 kg de graines de haricots mungo) ont été données.
Création de groupes d’épargne et de crédit
Last but not least, 15 associations villageoises d’épargne et de crédit ont été créées pour 150 femmes, avec formation assurée en gestion financière et d’entreprise. Chaque association a ouvert un compte et reçu un capital de départ et les membres ont collecté des fonds, ce qui favorise l’autonomie et la durabilité des activités.