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En Colombie, une jeune leader communautaire dit stop à la xénophobie !

Publié le 1.03.2023

Chaque 1er mars, la communauté internationale se retrouve pour célébrer la journée zéro discrimination afin de réaffirmer son attachement aux droits de toutes et tous, partout dans le monde, à vivre dans la dignité et en toute liberté. A cette occasion, nous souhaitons partager avec vous quelques bribes de l’histoire de Vanessa, jeune leader communautaire dans la région de La Guajira en Colombie. « Voix des enfants qui n’ont pas de voix », la jeune fille de 18 ans se bat pour l’égalité et contre la xénophobie dans sa communauté.

Colombienne, Vanessa* est née et a grandi au Venezuela. Il y a quelques années, sa famille a décidé de retourner en Colombie. « Nous traversions une crise profonde chez nous au Venezuela », explique Vanessa : « Nous n’avions pas assez à manger, nous n’avions pas les moyens dont nous avions besoin. Alors, ma famille a dit : Retournons en Colombie, tu y as des oncles et des grands-parents et nous pouvons y espérer un avenir meilleur ».

S’engager dans une nouvelle vie n’a pas été facile. Vanessa a sept frères et sœurs qui, comme elle, sont nés au Venezuela et ont été victimes de discrimination en Colombie. « S’adapter a été difficile pour notre famille, mais le plus dur n’a pas été de faire nos bagages et de venir ici. C’est la façon dont on nous a accueillis. Venant du Venezuela, même si nous avons de la famille ici, les gens disent, ‘Voilà les Vénézuéliens’, nos habitudes étant différentes. Dès qu’ils ont commencé à aller à l’école, mes jeunes frères et sœurs ont souffert de cette xénophobie ».

SOS Villages d’Enfants Colombie, avec d’autres organisations, a mis en place des ateliers dans la communauté de Vanessa pour sensibiliser et combattre la xénophobie au sein de la population. Ainsi, chacun apprend que personne ne peut le faire se sentir inférieur et que les commentaires malveillants ne valent pas la peine qu’on y réponde. « Nous partageons tout ce que nous avons appris avec les enfants », explique Vanessa. « Alors, quand des gens leur font des commentaires à cause de de leur nationalité, ils n’y font plus attention et continuent tout simplement ce qu’ils étaient en train de faire, notamment étudier ».

Aujourd’hui, depuis sa maison à Uribia, dans la région de La Guajira, Vanessa se bat pour l’égalité et diffuse des messages contre la xénophobie auprès de sa communauté. Elle est aussi devenue leader communautaire. « Nous avons notre comité local de protection où nous sommes informés sur des sujets comme la violence contre les enfants et la violation de leurs droits. En tant qu’agents communautaires, nous sommes la voix des enfants qui n’ont pas de voix ».

Pour plus de 7 millions de Vénézuéliens qui migrent vers différentes régions du monde, la xénophobie est une des principales menaces. 

« Migrer vers un pays inconnu est bouleversant pour chaque enfant et même pour certains adultes. Cela veut dire laisser derrière soi des amis, des connaissances, de la famille, sa communauté. Et, bien souvent, nous disons en fait que lorsque nous étions unis, nous étions riches, et nous ne nous en rendions pas compte ».

Vanessa

Ana*, la mère de Vanessa, considère sa fille comme un exemple pour les autres jeunes. « Je suis fière de pouvoir dire qu’elle est ma fille. Elle véhicule toujours un message d’honnêteté et d’égalité. Elle n’a jamais permis aux barrières de l’arrêter. Elle ne voit ni obstacles ni difficultés ».

Dans son travail pour les enfants et les jeunes, Vanessa intervient aussi dans des espaces éducatifs. A la fin de sa scolarité, elle ira à l’université pour devenir pédagogue. « J’aime travailler avec les enfants. Dans toutes les organisations avec lesquelles j’ai collaboré, j’ai aimé être en contact avec les enfants et les jeunes ». Ce qu’elle préfère, c’est les motiver à aller de l’avant. « Nous ne sommes jamais seuls. Il y a toujours une main tendue. Parfois, les gens l’oublient, mais il y aura toujours quelqu’un pour montrer aux enfants le bon chemin, leur dire qu’ils ne doivent pas se laisser influencer par ce qui ne va pas dans le monde, qu’ils ne doivent jamais abandonner l’école et que, s’ils y ont des problèmes, il y a toujours une matière dans laquelle ils peuvent exceller ».

Les efforts de Vanessa sont reconnus par les enfants de sa communauté. Pablo*, 8 ans, nous confie : « Elle est gentille, elle aide les enfants, elle les aide à se préparer pour l’avenir ».

*Noms modifiés pour des raisons de protection de la vie privée.

*Texte de Monica Garcia Zea. Photos de Monica Ossorio.


SOS Villages d’Enfants Monde soutient les réfugiés et les familles vénézuéliennes dans le besoin

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