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Des sœurs séparées

Publié le 24.08.2021

Le monde de Sharon s’est effondré il y a deux ans après la mort de sa mère, lorsque son père les a abandonnées. Livrée à elle-même, elle a dû prendre en charge et élever seule ses sœurs, Nimu* et Mona*, qui avaient alors huit et deux semaines.

Sharon était alors dans sa dernière année de lycée et elle travaillait dur pour rendre sa mère fière. Elle prévoyait d’entrer à l’université pour étudier le droit. Sharon dit qu’assumer son nouveau rôle de parent avait été déchirant et difficile.

«Je sentais que c’était la fin pour moi. J’ai dû abandonner tous mes rêves et arrêter de m’amuser pour m’occuper de ma famille », explique Sharon, qui a maintenant 20 ans.

« Je n’étais pas préparée, mais je me suis décidée à travailler dur comme ma mère et à prendre soin de mes sœurs. Je me suis dit que je serais le pilier de la famille, je serais le parent, la sœur…»

Sharon

À peine deux semaines après la mort de leur mère, le propriétaire a expulsé les filles de leur maison à KCC, un campement informel à la périphérie de Nairobi. Sans domicile et en plein deuil, Sharon a bénéficié du soutien de ses voisins et de son église.

Malheureusement, COVID-19 a frappé le Kenya en mars, ses généreux voisins, qui dépendent largement d’un salaire journalier pour nourrir leur propre famille, ont fortement ressenti l’impact de la pandémie et ont réduit leur aide. Sharon se sentant seule au monde et sans perspective d’avenir à développer des ulcères et une hypertension artérielle à cause du stress.

Le programme de renforcement de la famille SOS Villages d’Enfants a appris la situation de Sharon grâce à un bénévole de la communauté qui connaît bien la famille. Sharon s’est inscrite à leur programme de soutien. Grâce au soutien de SOS Villages d’Enfants au Kenya, Sharon a trouvé un moyen de poursuivre ses études, car ses sœurs, maintenant âgés de 10 et 2 ans, vont être prises en charge au village d’enfants SOS.

Dans le meilleur intérêt de la fratrie, les filles vont être séparées pour permettra à Sharon de poursuivre des études universitaires et d’avoir plus tard les qualifications qui lui seront nécessaires pour trouver un emploi décent et subvenir aux besoins de ses sœurs.

Sharon a récemment visité le village SOS pour voir la maison où ses sœurs vivront pendant ses études. La mère SOS Brigitte lui a fait visiter la maison et a répondu à ses questions. Les enfants qui ont perdu la garde de leurs parents trouvent ici un foyer sûr, ils grandissent en toute sécurité et bénéficient des meilleurs soins.

« SOS s’occupera des fillettes afin qu’elles ne restent pas sans surveillance lorsque Sharon est à l’école », explique Brigitte, la mère de SOS. « Nimu et Mona vivront dans la même famille SOS pour maintenir leur lien vivant et fort. Nous voulons que cet amour et cette connexion entre elles reste et ce même lorsqu’elles quitteront le village d’enfants SOS. Dès que Sharon sera autonome et aura la capacité d’assumer financièrement l’éducation de ses sœurs, les filles seront réunies », dit-elle.

Sharon verra ses sœurs pendant les vacances scolaires ou leur rendra visite au village SOS pour maintenir leur étroite relation. « C’est un bon arrangement et je sens que notre lien familial ne s’effacera pas », dit Sharon. « Nous resterons une famille avec un seul amour. C’est tellement bien pour SOS de m’aider avec les enfants, et je peux prendre soin de moi pour changer. J’aurai le temps de réfléchir à mon avenir et à la direction à prendre qui aidera mes frères et sœurs lorsqu’ils quitteront la famille SOS.

*Les prénoms ont été changés dans le cadre du droit au respect de la vie privée des enfants

Photo © Jakob Fuhr

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