A la sortie de sa répétition, Nikola Meeuwsen, premier lauréat du Concours Reine Elisabeth 2025 a bien voulu nous recevoir dans sa loge à la Philharmonie. Un beau moment d’échange. En toute simplicité et avec beaucoup de cœur, le jeune pianiste néerlandais s’est raconté, nous a parlé de sa passion, la musique, et de l’œuvre qu’il a choisie de jouer pour notre Concert de Gala. Rencontre.
Nikola, vous étiez-vous déjà produit au Luxembourg ?
Non, c’est la toute première fois et je m’en réjouis. Je vais jouer avec le merveilleux Orchestre Philharmonique du Luxembourg et le grand Riccardo Minasi dans cette salle de concerts dont j’ai beaucoup entendu parler car des amis y ont joué, je suis si content d’être là.

Comment s’est passée la répétition ?
On vient juste de finir les répétitions, c’était un vrai plaisir, l’orchestre joue merveilleusement bien et le chef, Riccardo Minasi, est vraiment fantastique. Le deuxième Concerto de Prokofiev est une œuvre que j’avais inscrite à mon programme pour la finale du Concours Reine Elisabeth et c’est merveilleux d’y revenir, d’aller plus en profondeur, d’essayer d’être plus intense dans ton jeu. Je ne peux pas être un pianiste plus heureux.
La musique fait partie de votre vie. A quel moment avez-vous compris que le piano serait votre instrument ?
J’ai de la chance car mes deux parents sont tous les deux passionnés de musique. Mon père est violoniste et enseigne la musique orchestrale, ma mère elle a étudié la flûte. Ma sœur et moi avons suivi des cours de piano à la Haye, j’ai commencé très jeune à en jouer à la maison, j’ai adoré, j’ai continué et c’est devenu une passion, quelque chose de très fort que tu aimes de plus en plus.

49ème Concert de Gala de SOSVEM © Alfonso Salgueiro
Vous êtes jeune mais avez déjà un beau palmarès. Vous voilà premier prix du prestigieux Concours Reine Elisabeth, premier pianiste néerlandais à le remporter. Que représente-t-il pour vous ?
Quand tu commences à pratiquer le piano au Conservatoire et que tu entends parler de ce concours qui a une telle renommée, tu te dis que les premiers lauréats sont des héros, ils le sont tous pour toi. Et voilà que je l’ai remporté ! C’était complètement irréel, comme si cela n’aurait pas dû arriver, mais c’est arrivé (rires). Et j’en suis bien sûr très honoré.
Vous avez séduit le jury du Concours Reine Elisabeth avec ce Concerto pour piano n°2 de Prokofiev. Vous l’avez joué cet été avec l’Orchestre des jeunes des Pays-Bas et l’avez choisi pour notre concert. Que vous inspire-t-il ?
Je pense que le deuxième Concerto de Prokofiev est vraiment un des plus grands concertos pour piano. Je savais que c’était une œuvre fantastique mais ces dernières semaines j’ai vraiment réalisé combien cette pièce est exceptionnelle. On dit souvent, que c’est la plus difficile, la plus violente, la plus agressive à cause de ce point culminant d’une grande intensité dramatique et qui renvoie à des choses sombres. Mais ce qu’on dit moins c’est qu’il y a de si belles parties lyriques, comme de la musique de ballet, des parties magiques, on ne parle pas beaucoup de cela, chez Prokofiev c’est pourtant très présent. Ce concerto est énorme, c’est un éléphant (rires).
Les bénéfices du concert iront aux actions en Guinée de SOS Villages d’Enfants Monde qui œuvre pour la protection et le respect des droits des enfants dans le monde. Est-il important pour vous de vous engager ?
Je suis bien sûr chanceux, je suis toujours entouré par de la belle musique, je peux jouer dans de merveilleuses salles de concerts… Alors parfois tu te demandes pourquoi il y a tant d’horribles choses qui se passent autour de toi alors que toi tu es là et que tu ne fais rien d’autre que de la musique. Quand je peux avoir un petit rôle, comme pour cette soirée dédiée aux enfants en Guinée, c’est bien sûr quelque chose de merveilleux et c’est réconfortant de savoir que cela est possible. J’adore le faire, je pense que c’est très important.
Quels sont vos prochains grands rendez-vous ?
Ce mois de décembre, c’est le mois le plus musical de ma vie (rires). Il y a un concerto de Mozart à Stuttgart avec le Stuttgarter Kammerorchester puis à la fin du mois je vais jouer avec Janine Jansen au Festival international de musique de chambre d’Utrecht. Et il y a aussi un récital à Paris. Je suis vraiment comblé.
(Propos recueillis le 3 décembre 2025)