Actualités

Rencontre avec deux présidentes

Publié le 14.11.2025

Retrouvez-les au fil de l’échange qu’elles ont bien voulu nous accorder pour parler de leur engagement chez SOS Villages d’Enfants Monde.

En 2013, vous avez rejoint SOS Villages d’Enfants Monde en tant qu’administratrice, pourquoi cet engagement ?
Tout d’abord, je pense que lorsque l’on vit dans un pays privilégié où l’on est né du bon côté de la médaille, il est naturel de donner un peu de son temps à ceux qui ont beaucoup moins. Je me suis toujours engagée auprès des plus démunis, notamment au Luxembourg, et ce bien avant de rejoindre SOS Villages d’Enfants Monde. Mes parents m’ont transmis cette valeur qu’est la solidarité, car même notre pays connaît malheureusement la pauvreté. Grande voyageuse depuis mon jeune âge, j’ai visité des pays pauvres, parfois très pauvres. J’ai donc découvert cette réalité de mes propres yeux, et pas seulement à travers des documentaires. La voir par soi-même change tout. Voilà pourquoi lorsque l’ancienne présidente de SOS Villages d’Enfants Monde, Marjolijne Frieden, m’a proposé de rejoindre le Conseil de cette association dont je connaissais déjà la réputation et qui soutenait surtout les enfants vulnérables, je n’ai pas eu besoin de réfléchir longtemps.

Que conservez-vous de ces 10 années ?
Quand je repense à ces dix années, je n’ai que de bons souvenirs et surtout la grande satisfaction que, grâce aux donateurs et à l’engagement de tous, nous ayons pu soutenir de nombreux projets en faveur des enfants et des familles démunis. Nous avons la chance de compter sur une direction et une équipe SOS extrêmement motivées ainsi que sur un Conseil d’Administration uni, vigilant, avec des expertises variées et complémentaires. À cela s’ajoute une excellente relation entre ces deux organes qui, chacun dans son rôle mais aussi ensemble, donnent toujours le maximum pour faire bénéficier de leur travail le plus grand nombre possible d’enfants et de familles vulnérables.

J’ai également eu l’occasion de me rendre sur le terrain, en Guinée et en Haïti, pour visiter des villages d’enfants et des programmes de renforcement des familles soutenus par SOS Villages d’Enfants Monde. Ce furent des expériences intenses et profondément marquantes, qui m’ont encore davantage motivée à poursuivre mon engagement.

Professionnelle en communication et entrepreneuse : qu’est-ce qui vous anime ?
Clairement, le challenge. Nous vivons aujourd’hui dans un monde qui évolue à une vitesse incroyable – que ce soit dans les moyens de communication, l’intelligence artificielle ou les technologies en général. À cela s’ajoutent des défis mondiaux : catastrophes climatiques, conflits, changements politiques, fiscalité, etc. Ces bouleversements représentent un défi non seulement pour les entreprises, mais aussi pour les ONG. Nous devons sans cesse nous remettre en question, adapter nos outils et nos pratiques, afin de rester efficaces et de poursuivre notre mission. C’est aussi cela le défi : l’entrepreneuriat, une gouvernance solide, une communication claire et l’intégration des nouvelles technologies.

Comment comptez-vous assurer votre présidence ?
Dans la continuité des bonnes pratiques et d’une gouvernance solide déjà établies, et avec la bienveillance de l’équipe des administrateurs et de l’Assemblée Générale, notamment d’Anouk Agnes. J’espère, par mon propre engagement, continuer à motiver toutes les parties prenantes. Les départs naturels du Conseil, pour des raisons professionnelles ou privées, entraînent des renouvellements de mandats. Je souhaite m’assurer que ces transitions soient bien préparées, tout en maintenant un équilibre entre compétences et générations. Il faut toujours penser à l’avenir : de plus jeunes administrateurs peuvent apporter une vision nouvelle et complémentaire. J’ai en outre la chance de pouvoir compter sur un excellent vice-président, Alain Kinsch, engagé depuis 24 ans et garant de la continuité.

Quel sera votre fil rouge ?
L’engagement, l’échange, la supervision et une remise en question régulière, toujours avec pour objectif d’aider le plus grand nombre d’enfants et de familles vulnérables. Mais aussi le respect et la confiance dans l’engagement continu de la direction et de son équipe qui est excellente et dans laquelle j’ai toute confiance.

Dans un monde aussi troublé et changeant, quelles sont les priorités ?
D’abord, je le redis, une bonne gouvernance : c’est primordial pour garantir que les dons arrivent au bon endroit et soient utilisés comme il le faut. Nous le devons à nos donateurs. Ensuite, un échange régulier et de qualité avec ceux-ci. Sans leur soutien, nous ne pourrions répondre aux besoins toujours croissants des populations vulnérables. Nous attachons une importance particulière à la transparence : montrer à tout moment comment leurs dons, petits ou grands, changent des vies. Et nous n’oublierons jamais de les remercier.

Une autre priorité reste la mobilisation de toutes celles et tous ceux qui nous soutiennent. Ensemble, nous devons porter un message essentiel : de plus en plus d’enfants et de familles ont besoin de notre soutien. Notre Concert de Gala de fin d’année à la Philharmonie illustre parfaitement ce rassemblement. C’est grâce à cette synergie que nous pouvons aujourd’hui soutenir autant d’enfants et de familles. Et je ne manquerai pas, pour ma première année de présidence, de remercier personnellement tous ceux qui rendent cela possible.

(Propos recueillis le 25 août 2025)

Présidente pendant cinq ans de SOS Villages d’Enfants Monde après en avoir été administratrice depuis 2019, que gardez-vous de cette mission ?

Un très bon souvenir. Pendant ces années, il y a eu des urgences et il y a eu de grands événements mais le trait commun c’est l’efficacité et l’engagement des équipes de SOS Villages d’Enfants Monde ici au Luxembourg et sur le terrain. Elles sont toujours là quand il le faut. Savoir réagir quand il y a urgence, de manière prompte mais très efficace et avec un réel impact sur le terrain, cela m’a fortement impressionnée. Cela vaut aussi pour les projets engagés dans la durée que l’équipe luxembourgeoise suit au quotidien en étant coordonnée avec celles qui agissent sur le terrain avec les bénéficiaires. Son engagement m’a touchée, et je ne parle pas seulement de la gestion des projets mais aussi de la communication, avec les donateurs, en interne avec le Conseil d’Administration, la communication est transparente, complète et amicale, et il y a aussi le soutien administratif et financier. Tout le monde est engagé, avec beaucoup de cœur, c’est ce que je vais retenir. D’autre part, évidemment, il y a l’impact de nos projets au niveau des bénéficiaires, ce que l’on fait sur le terrain, ce que l’on arrive à atteindre en termes d’objectifs, de populations touchées, c’est tout simplement formidable.

Avez-vous un souvenir marquant à partager ?

Il y a un événement récent, les 50 ans de l’association, un moment très festif mais qui témoignait surtout de ses 50 ans d’engagement et de bon travail. Personnellement, ce qui m’a vraiment marquée c’est la mission que j’ai pu faire au Bénin avec la directrice, Sophie Glesener. Être sur le terrain avec les bénéficiaires, avec nos équipes, avec nos partenaires, c’était très impressionnant. Cela m’a fait beaucoup de bien de pouvoir échanger et de voir sur place ce que l’argent de nos donateurs, ce que nos projets arrivent à changer dans la vie des enfants vulnérables et de leurs familles. C’est tangible, c’est visible et c’est encourageant. Je croyais déjà à fond en la mission de SOS Villages d’Enfants Monde, avoir été sur le terrain n’a fait que renforcer cette conviction. Évidemment, il y a toujours plus à faire, mais pour une petite association, œuvrant depuis le Luxembourg, le travail est appréciable. On a un réel impact et on le voit auprès de nos bénéficiaires, ils sont heureux, ils nous disent merci, même si ce n’est pas ce que l’on attend. Je me rappelle de mères bénéficiaires de projets qui ont pu monter une activité génératrice de revenus, un tout petit truc, mais quelque chose qui change tout, qui leur a permis d’envoyer leurs enfants à l’école, d’amener une certaine sérénité dans la vie de leur famille. Ce sont des petites choses avec un effet remarquable, extraordinaire même. Cela m’a vraiment beaucoup touchée.

Pourquoi aujourd’hui passer la main ?

Tout simplement parce que j’ai pas mal d’autres engagements et que je préfère faire ce que je fais en étant bien concentrée, en ayant le temps de bien le faire. Après cinq ans, je me suis dit que c’était un bon moment pour passer le relais, surtout qu’il y avait une candidate toute naturelle qui se profilait. Je suis convaincue depuis longtemps que Nathalie Hoffmann-Dondelinger sera une excellente présidente.

Le relais est de nouveau transmis à une femme qui devient la quatrième présidente de l’association. Un commentaire ? Un message à lui adresser ?

C’est bien qu’il y ait eu des femmes, toutes déterminées et efficaces, à la tête de l’association, mais il faut préciser que dans notre Conseil il y a un bon équilibre hommes-femmes, ce qui est très important. Je profite d’ailleurs de cette tribune pour remercier le Conseil d’Administration pour tout le travail qu’on a pu faire ces cinq dernières années. Tous ses membres sont très engagés, tous sont là à titre bénévole, disponibles et ont vraiment envie d’aider, un grand merci et un grand bravo. Nathalie Hoffmann-Dondelinger, quant à elle, connait bien l’association puisqu’elle est au Conseil d’Administration depuis de longues années et qu’elle a par ailleurs été sur le terrain. Je ne pense pas avoir besoin de lui donner des conseils, comme je l’ai dit, c’est une relève naturelle et je suis sûre qu’elle remplira la mission à merveille.

Et vous, comptez-vous poursuivre votre engagement ?

Oui, très certainement. Comme je viens de le dire je n’ai pas eu besoin d’être présidente de l’association pour la soutenir et ce sera la même chose à partir de maintenant. On peut effectivement soutenir SOS Villages d’Enfants Monde de bien des manières, en faisant des dons, en parlant de l’association avec la conviction forte qu’elle fait vraiment de bonnes choses. Tout d’abord, personnellement, je reste membre de l’Assemblée Générale de SOS Villages d’Enfants Monde, ensuite je serai à ma manière une sorte d’ambassadrice et continuerai à la soutenir selon les besoins. Mon expérience au Conseil d’Administration et notamment en tant que présidente a été formidable pour moi, j’ai adoré cela et j’ai beaucoup appris. Je dois dire aussi que j’ai été très honorée de pouvoir m’engager ainsi, mais sans être au sein de la gouvernance on peut soutenir une association. J’encourage tout le monde à faire ce qui est à sa portée pour soutenir les projets de l’ONG.

(Propos recueillis le 25 août 2025)

Catégories

Articles récents

Soutenez l'association

Newsletter

En indiquant votre adresse électronique, vous acceptez de recevoir notre contenu envoyé par courrier électronique et vous acceptez notre politique de confidentialité.
Vous pouvez vous désinscrire à tout moment en utilisant les liens de désinscription.