Le 24 juillet, cela a fait 500 jours que SOS Villages d’Enfants a évacué 68 enfants, ainsi que 11 collaborateurs et leurs familles, du village d’enfants SOS de Rafah en raison de la menace imminente d’une attaque terrestre. L’évacuation a été considérée comme une mesure temporaire visant à les mettre à l’abri d’un danger immédiat. Depuis lors, le village d’enfants SOS de Rafah a été complètement détruit par les bombardements israéliens.
À Gaza, plus de 19 000 enfants ont perdu l’un de leurs parents ou les deux depuis le début de la guerre. Aujourd’hui, la région est en train de sombrer dans la famine. Les organisations humanitaires, dont le Programme Alimentaire Mondial (PAM), mettent en garde contre une famine massive dans la bande de Gaza. Rien qu’au cours des dernières semaines, les autorités palestiniennes signalent qu’au moins 101 personnes dont 80 enfants sont mortes de faim. Malgré les besoins croissants, l’aide humanitaire a été militarisée et l’accès reste dangereusement restreint. (ONU, juillet 2025)
Beaucoup d’enfants évacués de Rafah il y a 500 jours avaient déjà subi le traumatisme de la guerre et la perte de membres de leur famille. Pourtant, même face à tant de pertes, certains parlent de reconstruire leur vie et de poursuivre leurs rêves.
Ghada Hirzallah, directrice nationale de SOS Villages d’Enfants en Palestine, a déclaré : « Malgré les difficultés, de nombreux enfants et jeunes avec lesquels nous travaillons parlent encore d’un avenir plein d’espoir. Ils veulent devenir médecins, cuisiniers, enseignants, ingénieurs, artistes – dans des rôles où ils peuvent aider les autres. Ils rêvent de paix, de rentrer chez eux, à Gaza, et de se sentir suffisamment en sécurité pour se construire une vie ».
« Certains jeunes veulent poursuivre leur éducation et rêvent d’un jour où ils pourront reprendre leurs études et obtenir des bourses. Ce dont ils ont le plus besoin, c’est de stabilité et de protection pour que ces rêves deviennent possibles », a-t-elle déclaré.
Cependant, l’instabilité de la situation sécuritaire en Cisjordanie est également source de détresse, en particulier depuis janvier 2025. Les fréquentes incursions militaires ont ranimé des traumatismes passés, en particulier chez les enfants qui associent la présence militaire à des expériences traumatisantes antérieures à Gaza.
SOS Villages d’Enfants a travaillé par voie diplomatique avec toutes les autorités compétentes pour amener les enfants et les adultes à Bethléem, en Cisjordanie, où ils sont arrivés sains et saufs le 11 mars 2024. Les enfants étaient âgés de 2 à 14 ans et avaient perdu leurs parents avant la guerre.
Lorsque les enfants sont arrivés, le personnel a décrit comment, lors de leur premier petit-déjeuner après avoir quitté Gaza, les enfants ont hésité à manger ce qu’il y avait dans leur assiette parce qu’ils étaient habitués à partager des quantités limitées de nourriture et ne comprenaient pas qu’ils étaient autorisés à manger tout ce qu’il y avait dans leur assiette.
Depuis leur évacuation, les enfants se sont bien adaptés à des routines quotidiennes structurées, notamment à l’école, aux sorties du week-end et aux activités créatives et récréatives telles que le sport, l’art-thérapie et les cours de musique et de chant.
Ghada Hirzallah a déclaré à propos des enfants évacués et de leur situation actuelle :
« Nous les voyons maintenant s’adonner joyeusement à des activités. Malgré la peur et l’instabilité, leurs sourires et leurs rires pendant les séances sont profondément émouvants. Cela confirme l’importance de notre présence et de nos programmes et nous rappelle que, même en temps de crise, la guérison est possible avec un soutien adéquat ».
Un autre défi de taille pour les enfants évacués est de surmonter la profonde pression émotionnelle liée à la séparation avec leurs parents éloignés, après avoir perdu l’attention de leurs parents et avoir été confronté à la mort à Gaza.
SOS Villages d’Enfants n’a cessé de demander la garantie que tous les habitants de Gaza contraints de fuir – y compris les enfants et le personnel évacués – aient le droit de rentrer chez eux afin de pouvoir reconstruire leur vie dans la sécurité et la dignité.
Les enfants qui n’ont pas pu être évacués de Gaza, ainsi que d’autres enfants non accompagnés dont l’organisation s’occupe actuellement, vivent dans un campement de SOS Villages d’Enfants à Khan Younis, avec des bombes explosant à 800 mètres de leur logement temporaire.